La peau est notre limite, elle nous contient tout entier. Ainsi si l’on sauve sa peau, on se sauve entièrement. Mais la peau est aussi l’organe qui nous différencie des autres et du monde extérieur. C’est l’enveloppe des autres qui nous apparaît lorsque nous les regardons. C’est la sensation des objets extérieurs sur notre peau et la vision de notre enveloppe qui nous donnent le sentiment d’être soi. La peau est donc la limite qui nous fait ressentir la différence entre notre corps et le monde qui nous entoure.
Si la peau est perturbée par une lésion de l’épiderme, par exemple une cicatrice, la limite avec l’extérieur est corrompue. Le processus postural se trouve alors obligé de rentrer en sur-régime pour maintenir notre cohérence, entraînant des contractures permanentes des zones autour de la cicatrice: ainsi une cicatrice survenue dans l’enfance peut entraîner un blocage de la colonne vertébrale pour toujours, sans aucune possibilité d’y échapper, tant que l’on ne traite pas cette cicatrice pour rétablir une limite normale.
L’épiderme est l’extérocepteur de la limite.