Orthoptistes

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90% de notre appréhension du monde passe par notre vision. Bien que l’accent soit mis sur la qualité de la netteté visuelle tant l’œil est assimilé à l’organe permettant de « voir » au sens de l’interprétation des informations, de la reconnaissance du monde, il n’en demeure pas moins que la fonction primitive de l’œil est de nous positionner dans l’espace. Certes, celle-ci dépend bien sûr de la qualité réfractive de l’œil mais aussi de sa qualité fusionnelle.

Cette qualité de l’œil à nous positionner dans l’espace est la fonction cachée et permanente, elle est première. La fonction la plus importante de l’œil n’est pas de lire le journal, de nous permettre de travailler à l’ordinateur ou d’apprendre, c’est de nous éviter de nous tuer en voiture, de tomber en marchant au bord d’un ravin, ou d’attraper un verre d’eau.

L’œil, extérocepteur du positionnement dans le processus postural, nous permet de nous situer dans l’espace à chaque instant, de positionner par rapport aux éléments extérieurs et de nous diriger sans erreur d’un point à un autre.

Il faut garder à l’esprit que nous devons nous situer dans un monde extérieur qui change rapidement (en voiture par exemple), nous devons créer un monde avec précision (dentiste, chirurgien, soudeur, horloger, bijoutier…), nous devons interpréter le monde pendant de longues heures sur toutes sortes de supports informatifs.

Tant notre faculté de voir est naturelle qu’il nous est quasiment impossible de réaliser que l’œil fournit des efforts à la hauteur de son activité. D’autant qu’un petit défaut de réfraction ou qu’une grosse hétérophorie ne sont pratiquement jamais perçues par le patient qui les compensent.

Et là est le problème, chaque fois que l’on dit que l’on compense quelque chose on devrait toujours finir sa phrase en disant au dépend de quoi ou de qui. Compenser c’est prendre quelque chose à quelqu’un pour le donner à quelqu’un d’autre. Lorsque l’œil perd de sa capacité à voir correctement il va tout faire pour maintenir une fonction visuelle correcte on dit alors qu’il compense. A qui va-t-il prendre l’énergie nécessaire pour maintenir sa fonction… à la structure locomotrice. L’œil va piller notre structure pour alimenter sa fonction.

La structure se déforme pour maintenir le processus postural. Beaucoup de nos douleurs fonctionnelles locomotrices puisent leurs racines dans les hétérophories, cette situation pouvant aller jusqu’à la rupture ou l’usure totale d’une articulation.

La Posturoception® place le capteur oculaire au sein du processus postural. Comprendre comment les yeux participent à ce processus complexe, c’est pouvoir entreprendre un traitement dans une vision plus large dont l’intérêt pour le patient ira bien au-delà d’une simple netteté de la vision.